"Kallocaïne" de Karin Boye chez Hélios (Moutons électriques)

Présentation de l'éditeur :



"Dans une société où la surveillance de tous, sous l’œil vigilant de la police, est l’affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l’État Mondial l’outil de contrôle total qui lui manquait. En privant l’individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent d’entretenir de rares citoyens. Elle permettra également à son inventeur de surmonter, au prix d’un viol psychique, une crise personnelle qui lui fera remettre en cause nombre de ses certitudes. Et si la mystérieuse cité fondée sur la confiance à laquelle aspirent les derniers résistants n’était pas qu’un rêve ?

On considère "Kallocaïne", publié en 1940 en Suède, comme l’une des quatre principales dystopies du XXe siècle avec "Nous autres" (Zamiatine, 1920), "Le Meilleur des mondes" (Huxley, 1932), et "1984" (Orwell, 1949).

Nouvelle traduction intégrale. Traduction du suédois par Leo Dhayer."

L'avis du Loup Noir punk :

Après la réédition de "Nous autres" de Zamiatine chez Galliamard (collection L' Imaginaire), "Soleil vert" de Harry Harrison (1966) chez J'ai lu (collection Nouveaux Millénaires) voici la réédition d'un autre très grand titre, des années 40, qui a inspiré les très connu chez nous "1984" de Georges Orwell chez Folio et "Le Meilleur des mondes", et sa suite, de Huxley chez Pocket.

Si on a parfois l'impression que "1984" et "Le Meilleur des mondes" sont apparus ex nihilo (on aborde malheureusement très rarement en cours de Lettres leurs inspirateurs) voici, une fois de plus, la preuve du contraire.

Tandis que dans "Nous autres" Zamiatine  nous fait entrer dans son monde dystopique par le regard froid de l'architecte de la ville, lui-même victime de son système, les stratagèmes inventés par l' État pour occuper l'esprit de sa population, l’espionnage quotidien institutionnalisé ou encore  l'appauvrissement volontaire de la langue, l'auteure de la "Kallocaïne" s'attelle plus à décrire les sentiments de ses héros.

L'ambiance est toujours aussi glaçante et en résonance avec notre présent l’auteure ramène le lecteur à l'essence de l'identification en décrivant les sentiments intimes des personnages et les stratagèmes qu'ils vont devoir utiliser, consciemment ou non, pour tenter de vivre leur amour.

En conclusion :

Après avoir lu beaucoup de série contemporaines de Young Adult je pense qu'il est essentiel de (re)découvrir tous leurs parents littéraires que sont "Nous autres", "Kallocaïne", "Soleil vert", "1984" et "Le Meilleur des mondes", et sa suite.

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