"Que passe l'hiver" de David Bry chez L' Homme sans nom

Présentation de l’éditeur :

"Stig vient d’avoir vingt ans, l’âge de porter une épée et de se rendre — enfin ! — sur le Wegg, l’étrange montagne où réside son souverain, le roi de la Clairière. Mais son premier solstice d’hiver ne se déroule pas comme il l’avait imaginé. À peine le jeune seigneur est-il arrivé que la mort répond aux augures néfastes et que les fils enchevêtrés du destin tissent un avenir que personne, ni homme ni dieu, semble pouvoir prédire. 
Menacé sans qu’il en comprenne la raison, Stig aura fort à faire pour découvrir ce qui se trame dans l’ombre des festivités, protéger ceux qu’il aime... et même survivre. Y parviendra-t-il ? 
À la croisée de l’ode initiatique et du huis-clos, Que passe l’hiver raconte le destin d’un jeune homme au pied bot et d’un roi aux longs bois de cerf, pris dans le maelstrom d’un monde qui se meurt, peut-être..."

L’avis du Loup Noir Punk :

Après l'introduction de la liste des protagonistes, comme pour une pièce de théâtre, l’auteur nous plonge de suite dans le questionnement existentiel du héros lors de son rite de passage à l’âge adulte, dans un huis clos au cœur d’un paysage enneigé où règne la magie.

Celui-ci est tiraillé entre le poids des traditions religieuses et familiales et sa soif d'expression de sa singularité et sa volonté profonde de protéger les siens.

Si le danger est en même temps perceptible en toile de fond et inexorable, comme le rôle du Destin dans la tragédie grecque antique, la relation du héros au chef de clan évoque quand à elle les tiraillements existentiels des héros des tragédies de Shakespeare ainsi que les luttes de pouvoirs et les drames qu’elles peuvent engendrer.

Le rôle des divinités permet aussi d’introduire un sentiment d’étrangeté et un souffle poétique subtilement amené par le mélange de Fantasy, mythologie nordique et tragédies.

En conclusion :

David Bry parvient, par une écriture lyrique mélange de poème tragique et initiatique et récit initiatique du passage à l’âge adulte, à questionner le lecteur sur les rôles données aux divinités ainsi que les luttes de pouvoirs claniques qui ne peuvent que mal tourner.

On se laisse vite envoûter par le mélange subtil de ces héritages stylistiques pour presque inconsciemment se poser des questions essentielles sur nos attentes spirituelles et existentielles pour notre futur ainsi que celle de notre entourage.

Bonus :

Premières pages à lire ici

La couverture est de Simon Goinard, voir son site

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