" Les Affamés" de Silène Edgar chez J'ai lu, collection Nouveaux millénaires

Présentation de l'éditeur :


"Auteur à succès, Charles noie son ennui dans l’alcool, le tabac, la bonne chère et les conquêtes faciles. Un style de vie proscrit depuis que les Lois de la Santé ont mis le pays au régime sec : travail et nourriture saine pour tous, sport obligatoire et interdiction formelle de nuire à sa santé. 

Mais Charles est adulé par les foules, alors on le laisse faire… jusqu’au jour où un politicien aux dents longues décide de censurer la production littéraire. Commence alors pour l’écrivain une descente aux enfers qui lui donnera à voir l’envers du décor de cette société prétendument idéale."

L'avis du Loup Noir Punk :

Silène Edgar nous plonge en apnée dans un monde qui nous parait pas si éloigné du notre dans lequel un parti extrémiste écologique aurait décidé que le bonheur et la réalisation de soi passeraient par une bonne pratique du sport et un contrôle très strict des publications, fiction ou non.

Elle pose la question du degré à partir duquel un(e) auteur(e) devient subversif(ve) ou trop engagé(e) politiquement. Et doit-il (elle) suivre ses diktats, plus ou moins imposés par certains éditeurs, ou son inspiration quitte à ne pas vivre de sa plume?
On trouvera aussi différentes catégories de travailleurs ayant accès à différents paliers d'assurance maladie...les plus pauvres ou inutiles à la société n'ont pas exemple droit qu'à se faire soigner des maladies contagieuses...

Loin d'être un peu trop survolé comme dans certaines dystopies Young Adult son monde est précisément hiérarchisé et organisé de manière à ce qu'aucun texte ni comportement ne dépasse la ligne du politiquement correct.

Cette réflexion est particulièrement pertinente quand on la compare avec la situation actuelle de la profession dans notre pays : entre les rémunérations basses, le manque d'investissement de certains éditeurs dans le marketing et la communication et le problème des retraites...

En conclusion : 

Une dystopie très actuelle qui fait bien peur quand à l'avenir de la liberté d'expression et du rôle que la société veut bien reconnaitre aux auteurs. 
A ranger aux côtes des œuvres de Zamiatine, Orwell et Huxley de part la qualité de sa réflexion et de la mise en place des grands principes de cette société que l'on ne tient pas vraiment à connaitre !

Bonus :

Les premières pages à lire ici avec une préface de Pierre Bordage !

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