Trilogie de Lacejambe de Sabrina Calvo chez Mnémos

Présentation de l'éditeur :

"XIXe siècle. Un poète assassin sème la terreur autour du monde, ses victimes sacrifiées aux cours d’horribles rituels floraux. Sur ses traces, Bertrand Lacejambe, un botaniste excentrique et son fidèle Fenby, elficologue amateur. Aux portes de la folie et de la magie, ils vont devoir braver les dangers de Féerie pour dévoiler la terrible menace que fait peser le Diadème sur nos rêves.
Déliusune chanson d’été nous plonge dans une fantasy victorienne étourdissante, dans un univers merveilleux et effroyable, au cœur d’une enquête délirante sur un ton souvent décalé."

L'avis du Loup Noir Punk :

Pour inaugurer sa rentrée littéraire 2019 les éditions Mnémos choisissent de republier ce titre de Sabrina Calvo, sorti précédemment chez J'ai Lu en 2003.

Si le résumé peut paraitre un peu fourre-tout au niveau thématique, le style de l'autrice, et son goût pour l'effet esthétique et sensoriel des fleurs, n'est pas sans rappeler l’enchantement du Parfum de  Süskind malgré son intrigue criminel.

Grâce au mélange des genres du Thriller historique, aux accents romantisme anglais, de la comédie, du proto-Steampunk et en même temps de dialogues à l'emphase théâtrale le roman va partout sauf là où on peut le penser ! 
L'identité du criminel n'étant peut-être pas si fantaisiste ni irrationnelle qu'il pourrait paraitre.

Mais loin d'être juste un amas de références musicales et littéraires Déliusune chanson d’été questionne avant tout notre perception et nos réactions face à certaines œuvres d'arts, comme le fameux anneau du Seigneur des anneaux de Tolkien et le syndrome de Stendhal (voir définition ici), et nous emmènent au-delà de notre vision personnelle de la limite entre le  Bien et le Mal.

L'utilisation des personnages historiques ou fictifs, comme Sherlock Holmes et son double Watson, pourrait donner un sentiment de perte de repères au lecteur contrebalancée par l'évocation de moyens de locomotions modernes de l'époque.
Cet aspect amené dans un Thriller historique aux petites touches paranormales m'a rappelé la série de Gyles Brandeth sur un Oscar Wilde enquêteur qui serait en relation avec les grands auteurs de son temps pour résoudre des mystères finalement très humains (chez 10/18 et puis chez Pocket).

En conclusion :

Ce roman est un subtil mélange de peinture poétique et féérique aux échos romantiques anglais et un vrai questionnement envoutant sur le choc esthétique et les excès néfastes vers lesquels pour se sentir entrainer certaines personnes sans en avoir pleinement conscience devant certaines œuvres d'art.

Délius, une chanson d’été a un côté très vaporeux et émotionnelle comme certains morceaux de Kate Bush à laquelle il est dédié en même temps que Délius.

En bonus :

- Un extrait à lire ici 

- Une interview de l'autrice à lire sur le site d'ActuSF

- La bande-annonce de présentation du livre avec en fond la magnifique couverture de Cindy Canévet (voir son site)


- Pour comprendre qui était le compositeur Frederick Délius, qui a une grande place dans le roman (j'avoue que je ne le connaissais pas!) (Wikipédia)
- Une interprétation de son titre éponyme par l'orchestre symphonique de  Londres 


- Un morceau très emblématique de Kate Bush que j'ai découvert par la version du groupe Néo-classique / Dark-Folk Ataraxia il y a très longtemps (voir en suivant)



et un documentaire qui lui a été consacré dernièrement sur Arte

 
 


                                                 
Présentation de l'éditeur : 
 

"Marseille, 1905. En ce soir de Noël, on inaugure le pont Transbordeur dans la la fête et les feux d’artifice. Bertrand Lacejambe, botaniste aux cheveux capricieux, assisté par son ami Fenby, elficologue amateur, est chargé d’élucider la mystérieuse disparition de la plus banale espèce de fleur de la ville.   Piégés dans un labyrinthe urbain aux occultes secrets, de soirées mondaines en scènes de panique, nos deux héros vont très vite se retrouver au cœur d’une conspiration qui menace de plonger la cité phocéenne dans le chaos. Et de ressusciter l’un de ses plus terribles cauchemars." 

L'avis du Loup Noir Punk :
 
Voici donc enfin la réédition du tome 2 !
 
On y retrouve avec jubilation la parodie de botaniste enquêteur aigri et blasé de Sherlock Holmes et de Watson qui enquête sur une autre série de meurtres ayant encore une fois un rapport avec l'utilisation de fleurs rares.
 
Le style est toujours aussi poétique mais l'ambiance plus sombre et lourde, avec toujours une touche d'absurde et de Merveilleux. 
 
Il faut se laisser porter dans le dédales de la ville, vrai personnage de l'histoire, dans laquelle l'ésotérisme et la Franc-maçonnerie affleurent à chaque coin de rue alors qu'une autre série de meurtres débute.
 
Les détails sur la géographie et les références à La Commune apporte une profondeur au background de l'intrigue. J'apprécie particulièrement cette période historique mais peux comprendre que certains lecteurs se sentiront un peu envahis par une description trop omniprésente qui prend parfois le pas sur l'intrigue principale!

En conclusion :

Un 2ème tome à l'intrigue qui utilise très bien la géographie de la ville mais dans la violence est plus omniprésente et peut mettre mal à l'aise mais dont le côté parodique est toujours aussi jubilatoire !
 
Vivement la suite et fin inédite,  annoncée par l'autrice en 2021!

En bonus :

- Lire le début ici

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