"Plop" de Rafael Pinedo chez Folio SF

Présentation de l'éditeur :


"Plop ! C'est le bruit qu'il a fait en tombant dans la boue à sa naissance. Plop. C'est le nom dont on l'affublera désormais au sein de la tribu. Le Groupe qui l'accepte évolue dans un monde d'après : déchets, gravats, pluie incessante. Cette fin du monde a pour décor des immondices, pour habitants des humains en fuite permanente et soumis à une loi du plus fort exténuante. Mais Plop est différent, il va plus loin que les autres, il se hisse, sort du trou. Un roman cru et sauvage, picaresque et futuriste. Mieux qu'une provocation, un livre impitoyable."

L'avis du Loup Noir Punk :

Au cœur d'une plaine immense perpétuellement frappée par la pluie un enfant chétif tombe du ventre de sa mère, debout, dans la boue (d'où son nom éponyme).
On va suivre l'organisation sociale fait d'individualisme, de violence, d'humiliation, cannibalisme et autres joyeusetés.

L'ambiance est étouffante, sale, boueuse et hors du temps. Les personnages évoluent au ras du sol dans une caverne, l'extérieur pour certains, dans un lieu indéfini.

Le lecteur se sentira bousculé, voir perdu, dans cet univers sans repères par rapport à notre société ou nos mœurs dans lequel tout tourne autour de l'utilisation crûe et sexuelle du corps.
Et suivra pas à pas le cheminement initiatique du héros qui passera d'être chétif à chef de groupe.  L'auteur argentin Rafael Pinedo questionne ainsi la perpétuation des traditions d'écrasement de l'individu et autres bassesses afin d'obtenir le pouvoir même que temporairement.

L' organisation sociale est ainsi basée sur les rapports de force et la violence. 
Les chapitres sont courts, les mots savamment employés et le point de vue extérieur apportent l'essence des émotions et concepts.

Plop n'est clairement pas un court roman à mettre entre toutes les mains mais permet de questionner notre rapport à la perpétuation de la violence et comment nous acceptons une organisation sociale basée sur la domination par le sexe et le rapport de force.

En conclusion :

Il y a des romans qui demande à être armé psychologiquement pour en apprécier le message.  Mais si on arrive à passer la comparaison avec notre propre système de valeur cette lecture peut-être une vraie catharsis !

Après je vous préviens le passage, entre autres, sur la mort et la cérémonie de la mère spirituelle du héros (qui tient la fonction de sorcière du groupe) n'est pas évident à "vivre" si on n'arrive pas à prendre un minimum de distance ! 

Bonus :

La couverture est de Georges Clarenko, voir son site ici

Commentaires