"La Complainte de Foranza" de Sara Doke chez Leha

Présentation de l'éditeur :

"Dans Foranza, citée éclairée par la tolérance et l'art des peintres, vouées au culte des fées, un meurtrier s'attaque sauvagement aux femmes, assassinées dans des conditions atroces au sein même des ateliers d'artistes.
Tandis qu'Aphrodisia Malatesta mène l'enquête la plus difficile de sa carrière, son ami Pasquale Di Auleri invente d'incroyables machines avec l'aide de son assistante Leona Da Veni; Martin, le mercenaire étranger, forme une milice de femmes pour protéger les artisanes et les ouvrières qui, comme Lupa et Callista craignent désormais pour leur vie; enfin, derrière son bar, au Fée-z-Alys, Chiara tente de maintenir en vie le rêve d'une société qui semble se désagréger sous ses yeux.

Mais la principauté portuaire n'est pas au bout de ses peines, comme si les fées adirées et le destin souhaitaient s'acharner contre elle."

L'avis du Loup Noir Punk :

Dans une Florence fantasmée version Fantasy Steampunk Sara Doke nous livre un Thriller / Roman Noir politique et artistique abordant toutes les formes de manipulation à travers différents arcs narratifs et points de vues.

L'héroïne, qui tente de prendre sa liberté en même temps qu'elle se découvre en tant que femme, va vite comprendre malgré elle que l'Art peut-être utilisée à des fins peu avouable qui tiennent plus de l'exploitation des corps féminins que de l'amour et de la sublimation.

L'autrice utilise les références architecturales de la Florence de la Renaissance comme décor pour illustrer la perversion d'un meurtrier. Les touches de Fantasy sont particulièrement bien amenées, comme l'art de la pictomancie (technique picturale qui consiste à enfermer des êtes vivants dans des tableaux), ou la vénération des fées à travers des autels floraux.
Elle mélange aussi habillement artisanat et techniques plus modernes.

Ses thèmes m'ont évoqué aussi bien le trouble ressenti devant la profusion d’œuvres d'art à Florence qui peut-être identifié au Syndrome de Stendhal (voir la page Wikipédia) que la relation de manipulation perverse de l'artiste à son modèle, et sa vision jusqu’au-boutiste de son art, que l'on peut retrouver dans le roman Clara et la pénombre de José Carlos Somoza (voir le résumé dans la partie Bonus).

En conclusion :

L'autrice mélange habillement alerte pour les jeunes filles attirées par l'aura de l'artiste cachant en fait un pervers, Thriller / Roman Noir et évocation artistique, politique et religieuse d'une version Fantasy de la Florence de la Renaissance sans tomber dans le biais de l'essai féministe engagée qui aurait pu prendre le pas sur l'intrigue.

Bonus :

- Ce livre est disponible en Epub

- La couverture est de Philippe Jozelon

- Résumé de  Clara et la pénombre de José Carlos Somoza, disponible aussi en Epub

"2006. Dans ce futur dangereusement proche, la représentation des corps ne fait plus recette au sein du marché de l’art, qui cote désormais des toiles humaines. Signées par de grands maîtres, elles sont louées, vendues, manipulées, livrées à tous les regards, à tous les fantasmes.  Clara est modèle. Elle rêve d’être peinte par le dieu de l’art hyperdramatique : Bruno Van Tysch. 

Mais, tandis que la jeune toile est apprêtée dans un pavillon isolé des abords d’Amsterdam, la Fondation Van Tysch est en émoi. Une œuvre de grande valeur a été dérobée et détruite par un mystérieux meurtrier qui officie suivant des rites affreusement artistiques.  

A la manière de Rembrandt, José Carlos Somoza dépeint de violents clairs-obscurs. Les déviances de l’art font écho aux dérives de nos sociétés, et les contrastes de ce magistral jeu de lumière conduisent chacun à mesurer le prix du beau à l’aune de la valeur du vivant."

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